Texte libre, par Lucas de Saint Louvent – 4eme2

« Ne stresse pas Thomas ! Ne stresse pas ! », me répétait ces derniers temps la psychologue. Si aujourd’hui je suis aussi stressé, c’est que demain je vais assister à mon premier cours d’escalade en groupe avec d’autres enfants et ça c’est la première fois !

Si je ne vais pas à l’école des gens normaux, si je ne fais pas d’activités extra-scolaires, c’est parce que, comme l’a dit papa : « Je suis malade ». Mais c’est quoi être malade ?Normalement être malade ce n’est pas, « aller à une école spécialisée » comme dit maman, ce n’est pas avoir du mal à parler avec les gens. Mais être malade c’est plutôt avoir un rhume, un mal de ventre intempestif, le nez qui coule ou encore une nausée irrépressible, une fièvre de trois jours. Mais un jour à l’hôpital, j’ai entendu papa et maman discuter avec les médecins, et ils parlaient d’une maladie inhabituelle, cette maladie s’appelait un « autisme Asperger » ! D’après eux, c’était une maladie A VIE ! Ça voulait dire que je serai comme ça, comme je suis, toute ma vie.

En sortant de chez la psychologue, c’est maman qui est venue me chercher. Je le sais parce que je sens son parfum à des kilomètres à la ronde. Je la vois entrer dans la salle d’attente et je lui saute dans les bras, elle m’embrasse. Elle me demande si tout s’est bien passé, je lui réponds que oui mais :

« - J’ai peur !

  • De quoi as-tu peur mon cœur ?
  • J’ai peur à demain matin maman ! dis-je avec une voix toute penaude.
  • Mais ça va bien se passer mon cœur, on va en rediscuter avec papa tout à l’heure. D’accord !?
  • ok , fais-je avec un peu d’appréhension.
  • Tu voudrais bien aller t’asseoir sur une chaise et m’attendre ? Je vais parler avec Magalie !
  • Mais, c’est qui Magalie ? demandé-je avec interrogation.
  • Voyons mon chéri, Magalie c’est ta psychologue !
  • Ah oui c’est vrai, j’avais oublié !
  • Bon j’y vais, à tout de suite ! » dit ma mère.

Elle se dirige vers le bureau de la psy, et ouvre la porte doucement. La psychologue lui dit d’entrer, avec sympathie. Je la vois s’asseoir dans un fauteuil, je colle mon oreille à la porte et je les entends dire :

« Bon alors, il est très stressé ! dit la psychologue.

  • C’est à dire ? dit ma mère.
  • Et bien, il appréhende énormément son cours d’escalade de demain matin.
  • Mais, les médecins ont dit que ça allait mieux !
  • Oui certes, mais tout de même c’est la première fois qu’il va communiquer et vivre pendant une heure et demie, avec des enfants « normaux » !
  • Oui je comprends, mais comment faire pour que justement il ne soit pas trop stressé, ce soir et demain matin ?
  • Et bien vous pouvez lui expliquer le fonctionnement d’un cours d’escalade, vu que votre mari et vous en faites, de l’escalade. Vous pouvez aussi lui expliquer ce que l’on fait pendant ces cours. Et aussi lui raconter des anecdotes rigolotes, de vous et votre mari faisant de l’escalade. Si vous en avez bien-sûr ! Mais il ne faut pas trop le tanner avec cela et lui faire aussi penser à autre chose. Voilà !
  • Ok très bien. Eh bien merci pour toute l’aide que vous nous apportez au quotidien.
  • Mais de rien ! » dit la psychologue.

Ma mère sort du bureau de Magalie et se dirige vers la salle d’attente, elle ouvre la porte et tout à coup je lui saute au coup et lui dis :

« Maman, je t’aime de tout mon cœur !

  • Mais moi aussi mon cœur. » me répond ma mère avec tendresse.

Lucas de Saint Louvent – 4eme2 – 17/10/2019