Pas un souffle, par GUERIN Lila - 4ème2

Je ne savais pas quoi faire. J’étais là, seule, sans personne, sans aucune aide, perdue au beau milieu de ces maisons, de ces voitures, de cette population sans expressions, sans émotions. Ce monde n’avait aucun sens pour moi et n’était que froideur et singularité. Tous ces gens, autour de moi ne montraient aucune sensation, avaient le visage blafard et les yeux opaques. On avait l’impression qu’aucun souffle ne sortait de leur bouche. Leurs ombres, squelettiques, me faisaient froid dans le dos, des frissons me parcouraient le corps…Je marchais, sans savoir où aller mais je marchais. Puis, à mesure que j’avançais, je sentis une présence derrière moi.

Soudain, des mains glacées se plaquèrent sur ma bouche, m’empêchant de crier. Je savais que je ne pouvais lutter contre ces êtres qui m’ étaient inconnus. Je sentis mon esprit s’envoler, comme un oiseau, me lâcher doucement. Cette sensation devint presque agréable jusqu’au moment où d’autres personnes arrivèrent et m’emportèrent, je ne savais où mais loin en tout cas, je le savais.

Elles allaient tellement vite que l’air glacial de l’hiver me glaça jusqu’aux os et la pression du vent me plaquait contre ces êtres livides. Je n’arrivais ni à réfléchir, ni à parler, ni à bouger et me débattre, ni à rien. Je sentis que petit à petit, on ralentissait. D’un coup on me jeta dans une sorte de wagon et les êtres s’éloignèrent. Le wagon avançait lentement et le mouvement régulier de cette traversée était apaisant. Quand soudain, je vis devant moi de grandes portes noires qui portaient cette inscription : « CAMP DE VIVANTS »

A cet instant, je compris que j’étais dans un monde où ces êtres n’étaient que des morts…

GUERIN Lila – 4ème2 – 27/09/2019